En avril 2006, sur le site Internet de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), je suis tombée sur un reportage tourné à Beyrouth en 1984. Les journalistes interrogeaient les habitants d’une rue située à proximité de la ligne de démarcation, qui coupait la ville en deux. Une femme, bloquée par les bombardements dans l’entrée de son appartement, a dit une phrase qui m’a bouleversée : « Vous savez, je pense qu’on est quand même, peut-être, plus ou moins, en sécurité, ici. »
Cette femme, c’était ma grand-mère.
Dans leur immeuble, en compagnie de leurs voisins et amis, deux enfants attendent le retour de leur parents, à quelques rues de là, exposées aux feux d'un franc-tireur.